La très riche saison 2022-2023 des INsolences d’Ernest s’est terminée cette semaine. Une invitée de marque – qui venait chez nous pour la deuxième fois – et un exposé passionnant, au cœur de la peinture de la deuxième moitié du XIXème siècle.
Isolde Pludermacher conservatrice au Musée d’Orsay – rien que ça ! – depuis dix ans. C’est son troisième poste de conservatrice. Le temps que la technique de l’amphi soit bien ajustée, Madame la Conservatrice retrace rapidement son parcours professionnel plutôt hors du commun, histoire de susciter quelques vocations ou d’en confirmer d’autres parmi le public lycéen. Après des études d’histoire de l’art, d’histoire et d’ethnologie dans une université parisienne et à la prestigieuse École du Louvre, elle passe le concours de l’Institut National du Patrimoine et suit la formation de 18 mois qui débouche sur le métier de conservateur ou celui de restaurateur. Elle choisit le premier.
Le public est prêt pour la conférence : les rangs de l’amphi sont occupés par les élèves de la 1G1, de 2nde option Langues et cultures de l’Antiquité, de 1ère spécialité LLCA et de 1 ère et terminale spécialité Arts plastiques, et par les étudiants de Khâgne spécialité Lettres modernes. Sont également présents et particulièrement attentifs trois enseignants particulièrement concernés : Claire Béchec (lettres classiques) et Anne Zobolas (lettres classiques), à qui l’on doit les INsolences depuis presqu’une décennie, et Gilles Trellu (arts plastiques).
Le sujet du jour est une adaptation de l’exposition Manet/Degas présentée au Musée d’Orsay depuis le 28
mars
et jusqu’au 23 juillet
2023 au thème 2022-2023 des INsolences : Esprit de famille
. L’exposition sur les deux peintres
fut
d’ailleurs présentée et
commentée par Isolde Pludermacher, qui en est la co-commissaire, lors d’une interview sur France Inter
le 7
avril dernier.
L’auditoire est alors vite plongé dans l’œuvre d’Edgar Degas (1834-1917) et d’Edouard Manet (1832-1883), amis et rivaux en même temps, et beaucoup de références à d’autres peintres de ce XIX ème siècle sont faites dans ce qui s’est avéré une très intéressante étude comparative : Claude Monet, Franz Xaver Winterhalter, Frédéric Bazille, Henri Fantin-Latour, James Abott McNeil Whistler, Paul Derlaroche, Théodore Géricault, Eva Gonzalès et bien d’autres encore. Les amateurs d’art et d’histoire ont dû être ravis ! La plupart des œuvres citées sont exposées au Musée d’Orsay.
La question de la place de la famille chez ces artistes et la façon dont les personnes sont représentées étaient au centre du propos. Alors que Manet et Degas étaient tous deux les fils aînés de familles bourgeoises, la représentation qu’ils firent des membres de leur famille et la place qu’ils leur donnèrent dans leurs tableaux sont très intéressantes à analyser. En effet, dès lors que nous portons une attention particulière à tous les détails de la composition picturale, nous pouvons percevoir jusqu’aux sentiments sinon aux relations que ces artistes pouvaient avoir avec les sujets peints. La posture des personnages, leur regard, l’expression de leur visage, leur localisation dans l’œuvre peuvent en dire long pour peu que l’on s’y attarde et que l’on dispose de quelques clés de décryptage, bien sûr.
Cette conférence fut la dernière de l’année scolaire : la saison est clôturée en beauté. Vivement la
prochaine, dont le fil rouge est
encore top secret
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