Invité des INsolences d’Ernest hier après-midi et ce matin, c’est de poésie qu’est venu parler Jean-Pierre Siméon à un auditoire en grande partie scolaire mais pas seulement.
Poète, romancier, critique et dramaturge, Jean-Pierre Siméon est agrégé de lettres modernes ; à ce titre, il a enseigné à l’IUFM de Clermont-Ferrand, au département des Écritures Dramatiques de l'ENSATT à Lyon et a donné des cours d’écriture théâtrale à Sciences Po Paris.
Il est l’auteur de nombreux recueils de poésie, de romans, de livres pour la jeunesse, de nombreuses
pièces de théâtre et d’un essai sur le théâtre (...), collabore à diverses revues de création
littéraire
et
écrit dans un grand
quotidien comme critique littéraire et dramatique.
À partir
de 1996, il s’intéresse au théâtre. Alors pendant six ans, il est
puis
poète associé
au centre dramatique national de Reimsau théâtre national populaire de Villeurbanne, d’abord en tant que
poète associé
, puis comme dramaturge.
À ces activités déjà fort nombreuses s’en ajoutent de nouvelles. En 1986, il crée la semaine de la
poésie à Clermont-Ferrand et devient directeur artistique du Printemps des Poètes de 2001 à 2017.
Lauréat du Prix Apollinaire en 1994, il en est président du jury depuis 2014. Il est membre du jury
du
prix Robert Ganzo. Avec Andrée Chedid et son petit-fils Matthieu, il initie le prix Andrée
Chedid.
Enfin, Jean-Pierre Siméon a été conseiller à la Mission pour l’Art et la Culture du Ministère de
l’Éducation Nationale.
(source : Wikipédia)
Mais avant d’être enseignant, Jean-Pierre Siméon était poète. Un poète dans
l’âme qui s’est évertué à promouvoir auprès d’un auditoire très attentif une
autre vision de la poésie. Une autre vision, c’est-à-dire autre que celle de
l’école
qui, par le jeu des programmes, se focalise sur une approche
exclusivement analytique et technique. La preuve, selon notre conférencier,
c’est que la plupart de nos concitoyens, lorsqu’ils sont interrogés sur ce sujet,
ne peuvent pas dire grand-chose de plus
que : c’est joli, ça fait du bien
, c’est
le rêve
, c’est de la rime
ou encore
c’est sentimental
. Au final, nous ne
pouvons citer chacun que quelques
poètes et n’avons connaissance que de
très peu de poèmes, et la poésie est
considérée comme de peu d’importance –
contrairement à d’autres cultures sur les
autres continents.
Or, les messages qu’a voulu faire passer l’auteur du Petit éloge de la
folie – que les élèves de
601 et de 612 ont étudié en cours – affirment au contraire que le lecteur de poésie n’analyse pas,
il fait le serment de l’auteur, son proche, de demeurer dans l’intense
. Son franc-parler a fait
mouche
– les élèves ont déjà fait des retours auprès de leurs enseignants : on comprend un poème comme
on comprend quelqu’un
, car le rapport à la poésie est instinctif, immédiat, mystérieux
.
La poésie, ça veut dire ce que ça veut dire, littéralement et dans tous les sens
avait dit Arthur
Rimbaud à sa mère.
On écrit des poèmes pour dire des choses qu’on ne peut dire autrement
. La poésie sauvera le
monde
parce que, loin des préoccupations matérielles qui nous accaparent, l’on peut donner du
sens à
sa vie à travers la poésie
.
Cette réflexion partagée hier après-midi et ce matin n’aura pas manqué de bousculer les idées reçues,
sans toutefois jeter aux orties
ce qui se fait en classe, de l’école primaire au lycée : on ne fait pas de révolution sans mémoire,
sans culture...
L’intervention a été prolongée par le jeu habituel des questions-réponses, alimenté par une préparation en cours orchestrée par les quatre professeures de lettres impliquées dans ce module des INsolences.