Après avoir inauguré le triptyque peint dans le couloir des sciences, Julie Deshayes a animé successivement deux conférences sur le changement climatique. Deux conférences, deux publics, deux façons d’aborder le sujet.
La première, de 16 heures à 18 heures, s’adressait à un public scolaire : 3 classes de 2nde et 2 de
terminale générale. Organisée par
Yaëlle Melki, professeure de SVT, elle avait comme objectif de répondre à la question : Océans,
pôles,
climat... Qui change quoi ?
La seconde, de 18 heures à 20 heures, était ouverte au grand public, organisée par l’association
nationale
de l’Ordre national du
Mérite (ANONM) – dont l’une des membres, ancienne professeure au lycée Renan, fut à l’origine de
l’invitation de Julie Deshayes. Là
encore, il s’agissait de s’interroger sur le réchauffement climatique : Ce que l’on sait, comment on
le
sait et les leçons que l’on devrait
en tirer
.
Outre son caractère scientifique logiquement très marqué, le discours de Julie Deshayes est celui d’une chercheuse engagée, pour qui un(e) scientifique ne peut pas rester dans sa tour d’ivoire en déconnectant ses recherches de toutes les réalités qui l’entourent. Engagée, car le réchauffement climatique est bien là, démontrés par une multitude d’observations, de mesures données collectées depuis de nombreuses années déjà : la science a tiré la sonnette d’alarme. Engagée, parce qu’elle regrette que le rapport du GIEC soit passé presqu’inaperçu dans les médias, supplanté par d’autres actualités, comme si ce dont il s’agit était sans trop d’importance, alors que l’origine humaine du phénomène est avérée et indiscutable.
Le message porté par Julie Deshayes est à multiples facettes : scientifique, écologique, philosophique, économique. Car les aléas climatiques que l’on observe, avec des phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents et dévastateurs, menacent jusqu’à l’existence même d’une partie de la population de la planète. Leurs conséquences affectent de façon très hétérogène les différentes zones du globe et accentuent ainsi les inégalités entre les pays riches et ceux en voie de développement qui, d’un point de vue économique, sont dans l’incapacité de faire face.
Les deux auditoires n’assistèrent donc pas à un exposé neutre, détaché, hermétique, mais au contraire à un partage de préoccupations à l’échelle de l’Humanité, à une incitation à la prise de conscience collective, alimentés par des les apports de la science – de la climatologie et de l’océanographie.
Ce fut également l’occasion de tordre le cou à quelques idées reçues, à l’image du célèbre Gulf Stream qui réchaufferait les eaux des côtes bretonnes jusqu’à l’île de Bréhat ! Si ce courant marin existe bien, il se limite en fait à longer une partie de la côte est des Etats-Unis avant de se perdre en une multitude de tourbillons changeants, et le reste de l’affirmation n’est qu’une légende – preuves à l’appui.